Nadia Barrientos - Paris Sortilèges

Parcours de l’eau, détours du vin: ivresses populaires, transmutations profanes.

Visiter Belleville c’est monter sur des hauteurs où la vie semble suspendue à des mystères qui échappent au peuple d’en bas,

                       

Le temps lui même y court différemment : loin du tohu-bohu parisien qui à fleur de pente rejoue l’ éternel retour profane des inquiétudes et des nécessités, un seuil invisible ouvre à une traversée des plus grisantes.

Belleville : c’est une initiation au sens antique, un thiase bacchique, une fraternité de soifs.

                        

 

L’ivresse est sans doute le maître-mot des réunions secrètes qui s’y poursuivent et à l’ombre du silence factice des façades : il suffit alors de remonter le temps et de réveiller les éclats de souvenirs tombés sur le pavé qui étincellent encore pour réveiller le cortège anachronique où Milord l’Arsouille en tête perpétue l’extravagance païenne du Carnaval.

    

Ou pour venir boire chez Ramponneau jusqu’à plus d’heure et au petit matin descendre jusqu’à Paris où oublier les sortilèges que la nuit bientôt referme jusqu’à demain.

Belleville réouvre ses portes secrètes pour une visite et invite à un dénivelé de syncrétismes, de traditions, de fêtes et de métiers qui colore toujours aujourd’hui un esprit singulier, populaire et indépendant.

                

Foyer d’insurrections festives, berceau de la fameuse “descente de la Courtille”, point d’orgue du Carnaval de Paris jusqu’en 1850, Belleville cultive un patrimoine vivant d’usages et de chansons, de faits divers et d’éphémère.

                                                 

Rattrapée par la ville qui la dévore en 1860, Belleville s’invente d’autres horizons bientôt ternis par les fumées industrielles qui viennent chasser à l’Est les populations les moins fortunées.  De la bande des “Apaches” jusqu’aux regards des artistes et du cinéma qui la traversèrent au XXème s.,Belleville poursuit ses sortilèges…et vous invite à boire ses arcanes.

                                                                          

 

Laissez-vous griser!

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