Description
Autour de l’actuel quartier du Sentier, aux limites anciennes d’un Paris enclos par le mur d’enceinte de Charles V, s’est agglomérée au cours des siècles une communauté bigarrée d’étudiants et de truands, de prostituées et de jongleurs.
(Jacques Lagniet, La vie des gueux mise en proverbes, 1663)
Leur fief: l’histoire le retient sous le nom de Cour des Miracles, bidonville obscur qui servait de coulisse au fourbe spectacle que chaque jour ils mettaient en scène au cœur de la ville, das les endroits passants, les parvis et les marchés.
(Jacques Callot, les Gueux, 1623)
Survivant de mystifications et de ristournes, ses membres déploient une artillerie théâtrale de contrefaçons digne des armes de la publicité contemporaine. « Sans feu ni lieu », vagabonds et intraçables au sens le plus strict, ces joyeux drilles défient une dernière fois le laboratoire urbain et ses balistiques modernes qui se constituent déjà sous Louis XIV comme un système de rationalisation militaire des trajets et des consciences.
Victor Hugo leur rend un dernier hommage dans Notre-Dame de Paris en même temps qu’il allume la légende.
(Gustave Doré, La Cour des Miracles, 1860)